Me voilà bien seul dans cette trop grande maison, vide comme ma tête qui tourne,
Il est tard et j’ai froid, j’ai du sang sur les mains que je ne comprends pas
Le miroir me renvoie une image obscure d’un homme sans visage, mes veines se glacent, et je sens ma peau qui se déchire sournoisement
Le sol tourmenté se dérobe sous mes pieds, mais je ne peux pas sortir, je reste là
Je suis étranger à cet univers qui flotte autour de moi, la lumière m’éblouit, je ne supporte plus les odeurs ni le bruit de mes pas,
L’air que je respire m’étouffe, des larmes cruelles envahissent mon visage et me brûlent,
Et cette pendule qui n’en finit pas de chercher l’infini là où il n’y en a pas, comme si le fil du temps passait aussi par moi
Trouver une raison, mais je ne trouve pas, je perds mon horizon, la conscience de l’être,
Je regarde les murs, cette autre dimension qui m’échappe, où rien n’est plus pareil,
Je cherche une autre issue, un abri une porte entr’ouverte, un espace de vie, une vie, une étoile déserte..
Mais tout n’est que chaos… mais tout n’est que chaos
Une image me hante, s’enroule autour de moi, serpent incandescent, rebelle, venimeux qui m’agresse et me blesse, pénètre dans ma chair pour mieux se fondre en moi
Je sens sa présence dans cette obscurité, à la fois légère et malsaine, une ombre qui m’entoure, qui vient de nulle part et que je ne vois pas
Mais qui me veut du mal, qui cherche le combat ?
Mon corps reste figé, mes mains tremblent, je perds mon sang froid, la peur me gagne et me laisse sans voix
La sueur envahit mon front, ma peau devient moite, les forces m’échappent, je vacille
Equilibre fragile, je cherche des repères, je n’ai plus ni envie ni courage, il faut que cela cesse, j’ai besoin du vide
Et cette foutue pendule qui ne s’arrête pas…
La lutte est inégale puisque je ne vois pas, le mystère est trop fort et il se joue de moi,
Ma raison me trahit depuis longtemps déjà et ce sang sur mes mains que je ne comprends pas
A quoi bon résister quand on a plus la foi, la douleur me rend fou, ma tête implose, il est trop tard,
Je m’écroule, meurtri, vaincu, le sol est glacial et je reste là
Commentaires
Encore une fois un excellent texte... Merci de ce troublant mais très beau partage et bonne fin de journée.
musicalementd
P.S. Bonne fin de semaine à venir également...