Dans le Grand Livre des Légendes que je retrouvais par hasard
Il est un monde bien étrange, peuplé de créatures bizarres
Et, parcourant ce saint grimoire, rempli d’« Il était une fois »
Je fus attiré par l’histoire de « l’Oreille et du Petit Doigt ».
Elle était adossée au mur d’un bien aimable pavillon
Il folâtrait dans la nature en quête de beaux papillons
Passant devant la créature il fit un geste de la main
Mais elle, voyant une imposture cracha sur lui tout son venin
Madame vos jurons me brisent l’oreille et moi je n’entends pas
Donner corps à votre méprise dans l’engrenage mettre le doigt
Je ne crains pas les péronnelles et n’ai que faire de votre émoi
Je ferai donc la sourde oreille ne lèverai pas le petit doigt
Monsieur, cessez ces jérémiades, teintées d’un doigt de calomnie
Poursuivez donc votre balade ne posez plus le pied ici
Il est certes un peu trop facile de crier au malentendu
Vous n’êtes rien qu’un imbécile, à bon entendeur, salut !
Cette histoire semblerait futile si l’aventure s’arrêtait là
Mais la belle ne fut pas hostile à prolonger prou le débat
Faisant fi de cette chamaille voilà bientôt nos deux coquins
Je vous fais grâce du détail comme les deux doigts de la main
Et c’est ainsi qu’au bout du conte amis de Georges, écoutez-moi
Sans douter une seule seconde il lui passa la bague au doigt.